Après plusieurs mois d'interruption (il est des circonstances dans la vie où la restauration d'un véhicule ancien passe au second plan ) , je reprends les travaux de rénovation de ma 11 BL
Pour commencer , je me fais plaisir en bricolant un dispositif permettant de tester la pompe à huile
Dans la rubrique technique , j'ai déposé un petit document au format pdf qui explicite le montage
J'ai aussi rafraîchi le réservoir à essence démonté et sommairement nettoyé en 2009
Le lien suivant réservoir d'essence , reprend en détail les différentes étapes de cette rénovation
La calandre est la pièce suivante à être rénovée . Celle qui était sur la voiture était chromée mais avait très mal vieilli . J'en avais trouvé une autre en bon état sur internet, apprêtée, mais sans doute mal protégée, la rouille avait fait son apparition un peu partout . Dans un premier temps décapage avec le décapeur thermique et la spatule pour enlever le plus gros
J'avais déjà testé avec succès la technique de l'électrolyse avec les jantes pilotes, il me suffisait de l'appliquer à cette grille en adaptant le contenant
Une matinée à l'endroit , suivie d'une après midi à l'envers , 5 minutes de jet à haute pression et quelques coups de brosses métalliques dans les recoins, pour obtenir ceci
C'est seulement à ce stade que je découvre que cette grille n'était finalement pas en si bon état : sur le bord non visible , la tôle était transformée en dentelle , mais heureusement de manière très localisée
C'était l'occasion rêvée d'étrenner mon tout nouveau poste à souder : comme pour tous les débuts , ce fut un peu laborieux, mais de toute façon cette soudure restera cachée .
Comme l'installation était en place, autant en profiter pour faire dans la foulée la calandre de la 7 qui est complètement couverte de rouille, mais heureusement seulement superficielle .
On voit bien ici la différence entre la partie déjà traitée et celle qui ne va tarder à l'être
On voit même apparaitre des détails invisibles sous la couche de rouille et de peinture
Dernière phase, la mise en apprêt . La peinture finale ne sera faite que peu avant le remontage .
Le dessous de la voiture était recouvert d'une bonne couche d'antigravillons qui l'a bien protègée pendant toutes ces années , mais des taches de rouille se formant ici ou là m'incitent à refaire les soubassements . On commence par décaper à la brosse métallique montée sur perceuse et le ciseau à bois : pas facile quand on dispose pas d'un pont ou d'une fosse et en plus il n'y a même pas le recul pour prendre des photos
Evidemment , des mauvaises surprises apparaissent au fil de l'avancement de lamise à nu .La tôle du jambonneau droit est déchirée sur une quinzaine de cm : conséquences d'un choc ou des contraintes exercées par le train avant ?
Sous le jambonneau gauche , une zone grande comme un mouchoir en papier est complètement rongée . Le recours au Mig-Mag s'impose
Découpe de la partie oxydée . Je pense avoir cerné l'origine du problème . L'intérieur du jambonneau est recouvert d'un "mille-feuilles " de terre qui s'est accummulée au fil des ans après s'être introduit par la seule ouverture existante, le passage de la colonne de direction . Cette terre sans cesse réhumidifiée par les entrées d'eau a eu raison de la tôle .
Préparation de la pièce de remplacement, puis soudure . L'aspect des soudures peut prêter à sourire, mais à ma décharge, ce n'est vraiment pas évident pour un novice comme moi de souder par en dessous, avec une hauteur sous plafond de 40 cm !
A droite, c'est un peu mieux
ensuite traitement à l'acide phosphorique ,
puis ponçage léger et application d'une couche de rustol, puis peinture antirouille
Il est temps de reprendre la rénovation de l'intérieur, démarrée en 2009 et en attente de puis bientôt 2 ans
Décapage du plancher avant , et encore une mauvaise surprise : sous les pieds du passager, plusieurs trous de 1 à 2 mm de diamètre . Bizarre, la tôle a pourtant l'air saine,"à l'oreille" son épaisseur me semble normale . On voit mieux les trous avec le projecteur sous le plancher .
Y a plus qu'à souder ! Mais , je vais d'abord dégarnir les cotés et le ciel de toit
Comme je veux conserver les différents éléments pour éventuellement servir de patron, je prends mon temps pour effectuer ce travail
Etonnant, de la rouille s'est formée sur ce qui me semblait être la partie la moins exposée de la carosserie,
Maintenant , un travail ingrat m'attend : décaper du mieux possible toutes ces tôles et les débarasser des restes de brai , de colle néoprène, de rouille et de poussière qui les recouvrent encore ,
Avant cela, il faut encore retirer le ciel de toit . Je découvre l'ossature de fixation en bois et les panneaux de feutre d'isolation . Au passage, je remarque que cette isolation n'est que parcellaire : origine ou restauration à la va-vite ?
Sous le feutre , on trouve le brai qui a permis la fixation ; ce serait donc d'origine . On retrouve aussi la couleur rouge excelsior originelle de la caisse . Dommage, j'aurais voulu en récupérer un échantillon ,, puisque à priori, ce sera la couleur future de la 7
Décapage à la spatule et à la brosse métallique montée sur la meuleuse . Le port du masque est indispensable !
Sur ma lancée, je décape aussi le plancher et les côtés . Quel travail pénible et malsain ! Pour finir traitement à l'acide phosphorique : c'est mieux que le rustol que j'ai essayé sur le plancher avant
Pour varier un peu, je m'attaque en parallèle au nettoyage et à la remise en état de divers éléments du compartiment moteur ou autres organes : l'arbre de renvoi du frein à main dont les bagues en caoutchouc sont en triste état .
Les leviers de relais du selecteur de vitesses , le pédalier,...
Mise en apprêt de ces quelques éléments : la peinture définitive se fera lorsque la température sera plus propice
J'avais aussi remarqué que les vitesses passaient mal . En regardant de près le sélecteur, on peut avoir une première explication : la grille arrière de ce sélecteur est tellement usée que les 2 leviers bagués ne sont plus face à face au moment du changement de vitesse . Pour arriver à "râper" à ce point le métal, il en a fallu des changements de vitesses . la qualité du métal me semble aussi avoir joué un rôle
Dans un premier temps, je pensai qu'il me suffirait de faire un échange standard avec un sélecteur que j'avais en stock .
Mais en démontant la plaque indicatrice des vitesses , je me suis rendu compte que ce deuxième sélecteur présentait au moins une différence avec l'autre : les 2 pattes de fixation de la plaque sont absentes . Il s'agit sans aucun doute d'un modèle post janvier 39 . Mis à part le fait qu'il est rouillé, il est en bon état, notamment la grille et les 2 ressorts .
Plusieurs options s'offrent à moi .Prendre le sélecteur post 39 et souder 2 pattes : il s'agira de parfaitement centrer les trous taraudés sinon la plaque indicatrice sera de travers . Acheter une grille neuve qui vaut moins de 20 euros : j'ai eu des surprises avec quasiment toutes les pièces refabriquées que j'ai utilisées jusqu'à maintenant . Comme me l'a affirmé un forumiste de la GMT, il vaut souvent mieux une pièce d'origine, même légèrement usée, qu'une refabrication qui vient d'on ne sait où . J'opte donc pour une troisième solution : récupérer la grille du deuxième sélecteur et la remonter sur le premier . Pour commencer,il faut démonter le sélecteur : facile, il suffit de chasser la goupille qui maintient la queue de vache sur la rotule et sur l'axe, puis de chasser cet axe .
La plaque est fixée sur le corps du sélecteur par 4 ergots qui ont été matés . Une fois de plus la dremel est mise à contribution pour enlever le métal repoussé .
Idem de l'autre côté, on fait levier avec un ciseau à bois et le tour est joué
On voit la différence d'usure des 2 pièces
Remise en place de la grille , un point de soudure sur chaque ergot et pour finir une touche de peinture . Le remontage de l'ensemble se fera plus tard : le levier de vitesses est partie au chromage .
Histoire de rationaliser les frais, je fais chromer en même temps le levier de vitesses de la 7 . Surprise au démontage , la plaque indicatrice de vitesse n'est pas la même début 36 ( la 7) qu'en 37 (la 11 de 38 si vous avez suivi!) . Elle est en 3 parties
Autre découverte: les 2 ressorts de leviers ont disparu . Ca devait être commode pour changer de vitesse . Je récupèrerai ceux du sélecteur désossé pour le remontage .
Le volant a lui aussi besoin d'une remise à neuf : il est fendu et la peinture noire s'écaille, laissant apparaitre la couleur ivoire originelle . A l'eau chaude et avec un tampon boule inox, la vieille peinture noire est éliminée
On peut s'attaquer maintenant aux 2 fissures , dont l'une fait plus d'un millimètre de large . Heureusement l'âme métallique est intacte . Le volant est fensdillé sur tout son pourtour
Pour que le tableau de bord soit conforme à l'origine et au millésime , il y a un certain nombre de trous à reboucher . Des trous rebouchés à l'étain et au mastic montrent que ce tableau de bord a déjà au cours du passé été retouché .
D'abord, j'ajuste des tôles de 10/10 mm sur chacun des trous à reboucher . Le trou en haut à droite est trop large pour la tirette de démarreur, il sera obturé puis repercé . A gauche du volant, il avait de nombreuses tirettes , en plus de la commande de clignotants . Bien que celle ci ne soit pas d'origine, je la laisserai en place, car c'est un accessoire devenu obligatoire en 1952, donc à mon sens , partie intégrante de la voiture .
La soudure n'est toujours pas mon fort, mais je pense que cela devrait tenir .
Une fois les soudures meulées , c'est déjà plus présentable
la suite en 2012