Quand j'ai acquis la voiture, la moquette était déjà dans un triste état . Un séjour de quelques heures dans l'eau ,lors d'une inondation brutale en 1998,lui a donné le coup de grâce .
L'observateur averti aura remarqué que la disposition des pièces est ici peu conforme à la réalité
L'ensemble de la moquette fabriqué par un artisan français bien connu dans le monde de la Traction.
Quelques travaux préparatoires avant de pouvoir poser la moquette : Pour commencer , il faut reboucher le trou sous la banquette arrière qui donne accès au tirant de l'essieu arrière . A l'origine, ce trou est fermé par un morceau de cuir collé directement sur la caisse .
Un morceau de rouleau bitumineux d'étanchéité fera ici l'affaire. Prise de l'empreinte, découpe et pose à l'aide d'un décapeur thermique
Pour se rapprocher de l'origine , je recouvre d'un morceau de skaï prélevé dans le coupon destiné au revêtement du tunnel sous les sièges avant .
Ensuite, il s'agit d'obturer les ouvertures donnant accès aux vis de fixation de l'essieu arrière, recouvert eux aussi à l'origine d'un mmorceau de cuir .
N'ayant pas de cuir digne de ce nom sous la main, à l'instar des Shadoks, je vais faire compliqué alors que je pourrais faire simple. Pour commencer , je découpe des rondelles de diamètre 50
Dans un rail en aluminium, je découpe des morceaux de 7 cm , percé d'un trou excentré de 8
Des écrous carrés de 6 de la bonne dimensions qui coulissent dans le rail.
Des vis poêliers, les pièces sont terminées, un peu de peinture .
Un peu de mastic d'étanchéité, un peu de frein filet sur les vis ( on ne peut pas serrer à bloc, et pourtant il faut que cela tienne)
C'est posé. C'est totalement réversible et de toute façon invisible sous la moquette
A l'origine , sous la moquette recouvrant le plancher, il y avait de thibaude goudronnée . Malheureusement, elle était ici en trop mauvais état pour pouvoir être réutilisée . Un fournisseur automobile toulousain propose un produit approchant . Vendu sous l'appellation "thibaude goudronnée",il s'agit en réalité de feutre , de largeur 1,50 m et d'épaisseur 10 mm, dont une face est enduite de résine .
Pour améliorer l'isolation phonique, j'en mets aussi sous la banquette arrière et dans le tunnel de sièges
J'avais aussi trouvé de la thibaude bituminée sous le tablier derrière la boite à gants . Les chutes du coupon pour le plancher feront l'affaire .
Un peu de colle néoprène . C'est fait à droite et à gauche
Sur les berlines légères d'avant-guerre, il n'y a ppas de moquette à l'avant , mais un tapis en caoutchouc . Le tapis d'origine est encore en bon état, un petit nettoyage s'impose tout de même .
Au départ , il était prévu de mettre , comme à l'origine, de la thibaude bituminée sous le tapis en caoutchouc . Finalement , craignant que cette thibaude se tasse notamment côté conducteur, j'ai opté pour un autre matériau : des dalles anti-vibrations, en caoutchouc reconstitué, pour machines à laver . Ce matériau est imputrescible, antidérapant,résistant à l'eau, et présentes de bonnes qualités d'isolant thermique et phonique . On le trouve en plaques de 60 x 60 x 1 cm .Il se découpe très bien au cutter .
Deux plaques suffisent pour une caisse étroite . Il manque 5 cm vers le jambonneau qu'on découpe dans la chute latérale . Il faut prévoir un peu de jeu sur les cotés pour y glisser ultérieurement la moquette .
On poursuit avec la fixation des bas de marche de portière ou plus simplement baguette de seuil : les originaux et les refabrications
Evidemment, il fallait s'en douter, la conformité n'est pas au rendez-vous : une différence de hauteur de 3 mm dans le profil
Je repère la position des baguettes originales pour placer les nouvelles . Les longueurs sont relativement bien respectées .
Il faut adapter le profil des baguettes à celui de la caisse.
Pas moyen de ne pas percer de nouveaux trous pour visser . On termine en coinçant le boudin de porte sous la baguette.
Comme déjà évoqué plus haut, le tunnel de siège est recouvert avec du skaï . Ce revêtement est apparemment d'origine, puisque d'autres propriétaires de Traction d'avant-guerre l'ont aussi retrouvé sur leurs véhicules .
La pièce d'origine fait office de gabarit .
La pièce est collée à la colle néoprène. A ma grande surprise, le skaï s'étire un peu et épouse parfaitement la forme du tunnel.
On peut maintenant passer à la mise en place et à la fixation de la moquette .L'idée est que le plus grand nombre d'éléments soient amovibles . Comme je crains les infiltrations d'eau par diverses voies, je préfère être dans la mesure de pouvoir détacher les différentes pièces pour les faire sècher . Au démontage, la moquette était fixée par des vis munies de rondelles ( voir les photos en haut de page) et par des "tourniquets " sur la cloison verticale du moteur
Les 2 tourniquets nettoyés et polis
A gauche , le trou de fixation du tourniquet . J'ai percé deux trous supplémentaires , car selon le Spécialiste ( bien connu ) la moquette est fixée par deux agrafes sur cette partie de la voiture .
Il faut d'abord habiller cette cloison verticale avec de la thibaude . Découpe et ajustage des différents éléments . Ces éléments seront fixés principalement par de la bande velcro . De toue façon, ils seront plaqués contre la cloison par la moquette tendue entre les deux tourniquets .
Coté cloison, les bandes velcro autocollantes, renforcées par quelles agrafes .
La thibaude est en place . Les 2 vis n'étaient sans doute pas indispensables, mais comme j'avais déjà percé, autant les mettre .
Ajustage de la moquette qui viendra recouvrir la thibaude . Une petite fente dans la moquette, et mise en place à blanc sur la tourniquet
Le premier élément de la moquette à mettre en place est celui qui recouvre la tablette sous la planche de bord . Il est plus long que la tablette, car il doit retomber sur les bords pour être recouvert par les pièces qui couvriront les côtés . Ici pas moyen de faire autrement que de coller .
Pour le positionner, on l'enfile d'abord sur la canne de frein à main, puis on le fait glisser entre la colonne de direction et tablette .
Une fois la pièce correctement positionnée, on la maintient en place d'un côté , ici à l'aide de serre-joints.
On encolle la première partie de la moquette et la tablette . Non , non, ce ne sont pas des fils d'araignée mais de colle . On attend quelques minutes avant d'appliquer .
Comme la moquette n'est pas très souple, et qu'elle doit suivre plusieurs directions, je préfère la mettre sous pression pour l'appliquer du mieux possible .
Il reste à faire la même opération à gauche. il faut se débrouiller pour paser le pinceau entre la tablette et la moquette .
On peut continuer avec la pose des deux pièces latérales . Il faut d'abord ajuster la hauteur pour qu'elle tombe bien
Ca coince un peu au niveau du tunnel : l'échancrure aurait gagné à être un peu plus large . La découpe de la courbure côté droit ne suit pas tout à fait celle de la portière , c'est mieux à gauche .
Ces 2 éléments sont constituées de 2 pièces cousues l'une à l'autre , créant ainsi une surépaisseur .
Le bossage sous lequel se trouve la fixation du train arrière doit être revêtu par une pièce indépendante . Comme je ne veux pas coller, il va falloir fixer les deux éléments l'un à l'autre . Repérage de la position de l'une sur l'autre . Le serre-joint servait ici uniquement de butée pour positionner correctement la grande pièce de moquette .
Un peu de couture : en cousant juste au niveau du passepoil , la couture est invisible.
On continue avec la couture : de la bande velcro est cousue au niveau des seuils de marche .
La bande velcro autocollante est fixée sur les seuils . J'ai dévissé tour à tour chaque vis, pour les faire passer à travers la bande velcro .
Il n'y a plus qu'à mettre en place . Pour fixer la moquette à l'avant , je profite d'un percement existant pour mettre une vis qui sera quasiment invisible
Quelques pointes "tête homme" sous le passepoil, permettent de fixer au niveau de l'arrondi de la portière.
Mêmes opérations à gauche . D'abord la couture,
Fixation du velcro sur les barres de seuil
Clous et vis à l'avant
Dans la partie centrale et à l'arrière , il n'y a pas de velcro, je me résouds à percer pour mettre une vis
Un petit aperçu de l'élément posé à gauche . La moquette ne baille pas, si ce n'est au niveau du bourrelet de jonction ; la fixation par velcro me parait suffisamment résistante .
La moquette est fixée seulement à son bord supérieur . La thibaude et la moquette recouvrant le plancher la presseront contre la tôle .
Il ne reste plus qu'à mettre en place les 2 panneaux vers les jambonneaux . A droite,
puis à gauche,
C'est fini pour la moquette . Un petit souci d'éclairage a nuit à la qualité des dernières photos .
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