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L'hiver ,le vrai, étant arrivé , je poursuis les travaux sur la Traction, avec des tâches facilement délocalisables vers des lieux plus hospitaliers comme la chaufferie ou le salon . Pour commencer, la refection des sièges . Les dossiers des sièges avaient déjà subi un démontage partiel pour rénover les barres chromées et le deshabillage complet avait été effectué à la fin de l'été . Les sièges sont du modèle monté d'avril 35 à juin 36 , c'est à dire non coulissant, avec assise inclinable au moyen des pieds en caoutchouc .
Sous la coiffe , on trouve une toile en coton blanc
qui recouvre elle même un couche de laine épaisse de 1 à 2 cm
sous laquelle apparait une enveloppe en toile de jute contenant du crin de cheval
La séquence est identique pour le dossier et l'assise
On se retrouve avec la structure à nu , il reste à enlever les treillis élastiques
On peut maintenant faire l'inventaire des dégats à réparer :
à l'avant la barre de fixation est rongée par la rouille et tellement fragilisée qu'elle a plié en son milieu . A l'arrière la même barre ne tenait plus que d'un coté par un minuscule point de soudure .
Comme je n'ai pas à ma disposition de siège " donneur de pièces" , pas d'autre solution que de réparer . Une coulisse de guidage de volet roulant présente le bon profil pour venir recouvrir et rendre sa rigidité à la pièce hors d'usage
Tout est rentré dans l'ordre, c'est reparti pour 80 ans de service
Au démontage , j'avais remarqué qu"il manquait quelques crochets de fixation des treillis . J'ai trouvé 2 tailles de crochets,dans des proportions sensiblement égales ; les plus courts servant sans doute ( c'est mon hypothèse) à augmenter la tension du treillis .
Mais j'ai aussi retrouvé des crochets "de fortune", preuve que dans une autre vie les sièges avaient déjà été ouverts pour réaliser une réparation sommaire
Ces crochets sont assez faciles à reproduire . Après avoir confectionné, comme toujours avec de la "récup" , un gabarit à cintrer, c'est un jeu d'enfant de fabriquer une vingtaine de ces crochets
Même si ce n'est pas un clone parfait, ça ressemble fort et surtout ça remplit parfaitement son rôle
A gauche les originaux, à droite les copies . Il ne reste plus qu'à remonter le tout
Prochaine étape , la mise en peinture . Comme c'est la même teinte, RAL 8019, j'en profite pour donner une couche aux cadres de fenêtres peints et stockés depuis quelques années
On continue avec la regarnissage des sièges . J'avais déjà réalisé ce travail pour la 11 et je m'en suis donc largement inspiré pour la 7 . On peut le retrouver ici : La réfection des sièges avant
Cependant , vu l'état du garnissage, je vais procéder à une rénovation totale de tous les éléments , et essayer de rester au plus près de l'origine, en employant uniquement des matériaux utilisés à l'époque et les techniques de fixation des selliers des années 30 .
La structure est prête à être habillée . La barre chromée a retrouvé sa place. J'en profite pour remercier M. Bruno P. de la société Art Chrome pour l'excellente qualité de son travail.
Le crin de cheval est recyclé : trempé une journée dans l'eau de Javel, rincé et sèché . C'est incroyable, le pouvoir gonflant de ces fibres, qui même plus de 80 ans après ont gardé leur flexibilité naturelle et reprennent leur forme après compression
Pour réaliser le matelassage, observation de l'assise d'origine
vu de dessus
vu de dessous . Les spécialistes en couture auront reconnu le point de chainette .
Il n'y a plus qu'à reproduire ce point sur la refabrication . Traçage des lignes
D'origine , ce matelassage était réalisé sur une machine adaptée . Réalisé manuellement, qui plus est par un débutant en couture, c'est un travail assez long et fastidieux . On comprend alors facilement pourquoi les selliers, y compris les plus réputés dans le milieu, rénovent les sièges en utilisant de la mousse , évitant ainsi d'exploser les budgets de restauration. Le résultat, vu de dessus et de dessous
C'est en place sur le dossier
On refait les mêmes opérations pour l'assise
On recouvre le garnissage en crin par de la laine extraite d'un matelas réformé
puis d'un carré de drap de coton
et enfin on remet la coiffe neuve
Un peu de couture plus tard et voilà le premier siège prêt à rejoindre sa place dans la voiture
Lorsque j'ai acquis la voiture, il ne restait que la boite à gants droite, la gauche avait disparu . Dans les multiples bourses d'échange que j'ai fréquentées ou sur les sites de vente en ligne, il m'arrive quelquefois de voir une boite à gants post 36, mais jusqu'à ce jour , je n'ai jamais eu l'occasion de découvrir une boite à gants "petit modèle " . Pas d'autres solution que de la refabriquer .
Prise de cotes sur la boite droite
Réalisation d'un gabarit en panneaux de particules
Pour confectionner la boite, j'aurais pu me procurer du carton à former . Mais pour faire plus authentique, je choisis de le réaliser dans un carton de panneau de porte, qui a exactement les mêmes caractéristiques que celui de la boite à gants droite et qui présente l'avantage d'être rigoureusement d'époque .
Après avoir fait trempé le carton 24h dans l'eau, mise en forme sur le gabarit
Découpe du fond de la boite
L'ensemble est assemblé à l'aide d'agrafes, percement des trous de passage des vis de fixation : la boite est terminée
Les deux font la paire !
Montage sur la voiture . Il va falloir songer à nettoyer la planche de bord .
Autre travail que je comptais réaliser lors des journées de frimas : le remplacement des barillets afin de n'avoir à utiliser qu'une seule clé pour verrouiller la malle ou la portière et mettre le contact . J'avais acheté un kit de barillets chez un fournisseur belge bien connu dans ce but . Bien mal m'en a pris , la preuve avec les barillets de poignées de malle!
A gauche la refabrication, à droite l'original . Une première différence qui saute aux yeux, la refabrication est réalisée à partir d'une seule pièce entièrement moulée en alliage d'aluminium . L'original est constitué d'un assemblage de d'une base en zamac et d'une extrémité en laiton .
Pour resituer l'emplacement de certains éléments de la poignée de malle, j'ai extrait quelques images d'un document réalisé il y a quelques années à propos du changement des barillets . Pour le retrouver cliquez sur le lien ci dessous
la vis de maintien du barillet qui se trouve sur la partie supérieure de la poignée
Il suffit alors de tirer le barillet vers l'arrière . Même s'il est verrouillé et sans la clé, ça sort !
l'axe de blocage
Pour comprendre le fonctionnement : la flèche verte indique la gorge correspondant à la vis de maintien et la flèche rouge montre l'ergot excentré qui entraine l'axe de blocage.
Revenons en à nos barillets refabriqués : premier souci, l'ergot excentré ne s'emboite pas dans l'axe de blocage, contrairement à celui d'origine
Qui a parlé de cote fantaisiste ?
Impossible aussi de bloquer le barillet avec la vis de maintien
L'explication en 3 images
Bilan et moralité de l'affaire : j'ai remonté les anciens barillets , les pièces refabriquées ça reste une loterie!
On continue les travaux d'hiver ,ou divers c'est selon, avec la rénovation du moteur d'essuie glace . C'est le moteur qui équipait la 7 lorsque je l'ai acquise
Un bon nettoyage et un contrôle attentif des pièces : peu d'usure mécanique, aucun problème électrique, le moteur peut reprendre du service
Nettoyage et graissage de la tringlerie . En gros plan une vis de fixation des axes d'essuie-glace
L'ensemble sera remonté après la mise en place de l'habillage intérieur
Justement , c'est l'étape suivante du remontage de la voiture . Pour commencer , le pavillon et les custodes sont recouverts de thibaude pour assurer un minimum d'isolation phonique et thermique
Fixation des joncs de tour de porte
Derniers ajustements des éléments d'habillage des côtés . Comme sur la 11, petite entorse à l'origine, je ne les ai pas réalisés en carton noir mais en contreplaqué 3 mm, tout aussi souple et qui aura sans doute moins tendance à gondoler avec le temps .
La partie la plus délicate , la pose de la toile de pavillon
C'est un travail où il faut savoir faire preuve de minutie, de patience et ne pas hésiter à revenir en arrière pour reprendre les angles et assurer une tension correcte
On n'oublie pas le plafonnier
Pour l'habillage des panneaux de custode , on part de loin ; les cartons sont bien gondolés, déchirés et troués par endroit . J'ai hésité à tout refaire à neuf, mais finalement comme ils font partie de l'histoire de la voiture, j'ai préféré les restaurer : mise sous presse de certaines parties, renforts par l'arrière, collage,ponçage...
Sans être parfait, le résultat me parait acceptable
Les cartons de passage de roue était déformé et déchiré . Pour rester fidèle à l'origine, je les redécoupe dans le carton de panneaux de porte réformés
Préparation en vue de l'encollage du tissu de recouvrement
Les cartons de montants de pare-brise sont aussi réalisés en contreplaqué 3 mm . Après ajustage, encollage du tissu
C'est terminé pour l'habillage des côtés .
Le bandeau d'essuie-glace, habillé, est en place . Il reste à retendre un peu le tissu rabattu sur les vis de fixation
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