Horloge       La traction du Val de Sarre , dernière mise à jour le 26 juin 2023

Restauration du réservoir d'essence

Lors du démontage en 2009, il apparaissait clairement que le réservoir d'essence avait besoin d'une cure de jouvence . Il contenait encore quelques litres d'un liquide nauséabond provenant de la dégradation d'une essence vieille d'au moins 20 ans . Il convenait donc non seulement de le vidanger , mais aussi de l'inspecter en détails, pour éviter des fuites qui pourraient s'avérer catastrophiques

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Dans un premier temps j'avais donc nettoyé l'intérieur avec du gravier mélangé avec du gas oil , puis de l'essence pour assurer le dégraissage. Le brassage était assuré par une bonne vieille bétonneuse

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On passe ensuite au décapage total du réservoir

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Lors de cette mise à nu , j'ai pu me rendre compte que le réservoir était entièrement étamé, ce qui explique l'excellent état extérieur .

J'ai néanmoins relevé de nombreux impacts de cailloux, heureusement aucun n'a provoqué de perforations , mais cela m'a renforcé dans l'idée de traiter l'intérieur avec de la résine .

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Première étape de ce traitement, la destruction de la rouille avec un produit à base d'acide phosphorique comme celui-ci

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Comme je suis d'un naturel méfiant, je teste d'abord avec un morceau de tôle rouillée

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On laisse agir une bonne heure, d'après la notice c'est le minimum.

Le résultat me parait probant.

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Evidemment , je teste aussi la résine epoxy , car une fois appliquée à l'intérieur du réservoir,il ne sera plus possible de revenir en arrière . Je prends une plaque d'acier rouillée superficiellement, j'en décape un côté et je dépose un peu de produit : il s'étale lentement, je lui donne un coup de pouce

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La question est de savoir si cette résine résiste bien à l'essence, en particulier au SP95 qui contient de l'éthanol . Après 3 jours de sèchage, je plonge la plaque dans ce carburant . Une semaine plus tard, pas de changement visible si ce n'est le couvercle de mon récipient qui sous l'effet des vapeurs d'essence s'est bien enfoncé .

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Pour en avoir le coeur net je gratte la peinture avec un tournevis pour tester sa résistance : surprise , elle a l'air d'accrocher plus sur le côté rouillé , mais globalement, la résistance m'a l'air satisfaisante .

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Le kit de traitement ayant fait la preuve de son efficacité, on passe au réservoir . Tout d'abord dérouillage à l'acide phosphorique : à gauche , la couleur du produit au départ, à droite ce qui ressort du réservoir 2 heures plus tard

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Difficile de photographier l'intérieur d'un réservoir : à gauche par le tube de remplissage, à droite par l'orifice de la jauge

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Plus de trace de rouille, il faut ensuite rincer abondamment pour éliminer les restes du produit ainsi que les nombreuses particules qui se sont détachées des parois lors du traitement.

Le mode d'emploi du kit de traitement préconise ensuite un sèchage rapide avec un décapeur thermique : effectivement ça chauffe vite et fort

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L'intérieur étant sec, on peut traiter avec la résine . Comme expliqué dans la notice, on verse le durcisseur dans la base,on mélange, on laisse reposer 1o minutes . On verse dans le réservoir et on le tourne de quelques cm par minutes suivant l'axe de la longueur. On tourne ensuite en sens inverse, puis on le tourne suivant l'axe de la largeur et ceci plusieurs fois , car c'est un réservoir cloisonné . Cela prend un certain temps et c'est même assez physique . il n'est pas non plus facile de contrôler que toute la paroi est recouverte de résine .A gauche , par l'orifice du rhéostat de jauge, à droite par la vidange .

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Le plus dur est fait ; il faut encore vérifier les éléments annexes . On commence par le plongeur de prise d'essence

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L'extrémité est entièrement englué par un sorte de goudron, qui bouche complètement l'entrée : difficile de redémarrer une traction dans ces conditions

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Après décapage, il s'avère que ce plongeur est en cuivre . Pour curer l'intérieur du tube, une tige filetée de 6mm fait l'affaire .

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Le plongeur , en place dans le réservoir , se trouve juste au dessus du bouchon de vidange avec son filtre, filtre qui ne semble lui non plus pas très propre

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Résultat du nettoyage énergique avec la brosse métallique . Les dépots qui se formés au cours des années d'utilisation laissent penser que l'essence utilisée alors n'était pas vraiment de première qualité

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Reste à vérifier le rhéostat de jauge . Au démontage, j'avais déjà constaté que lui aussi avait mal vieilli

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En regardant de plus près

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Décapage du flotteur, les cristaux qui recouvrent la surface se détachent assez facilement, mais rapidement le flotteur se met à suinter et un liquide nauséabond s'en écoule : le flotteur était percé et de l'essence s'y était infiltrée, il y a sans doute longtemps

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Un nettoyage plus poussé confirme que ce flotteur , en acier était devenu une passoire

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La solution de facilité serait de changer simplement ce rhéostat : c'est une pièce disponible, pour un prix modique, chez les fournisseurs attitrés , mais ce n'est pas le même modèle . Par respect de l'origine, j'ai essayé de récupérer le flotteur.

Première idée, boucher les trous à l'étain, quitte à alourdir un peu . Pas aussi simple qu'il n'y parait : une bonne soudure à l'étain suppose une surface parfaitement propre, or à trop poncer je risque de percer plus encore le métal et de plus le décapant que j'utilise pour souder le cuivre à tendance à faire rouiller très vite le fer . Voilà ce que ça donne

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Petit test rapide en plongeant dans l'essence . Pas de chance des bulles d'air s'échappent à l'arrière

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On passe au plan B : j'avais lu sur le forum GMT qu'un de ses membres avait confectionné un flotteur avec du liège qu'il avait recouvert de colle epoxy . J'ai donc enduit le flotteur avec la colle epoxy à 2 composants que j'utilise régulièrement

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Sèchage complet de la colle, puis au bout de 3 jours ,immersion dans l'essence . Bravo ,pas une bulle .C'est gagné !

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On laisse tremper dans l'essence une bonne semaine, histoire de voir comment la colle se comporte dans la durée . Catastrophe, la colle part en lambeaux

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Finalement je dois me résoudre à changer au moins le flotteur . Je vais vérifier le rhéostat pour voir s'il ne présente pas lui aussi un problème .

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Le rhéostat est constitué par un bobinage plat enroulé sur un support isolant, sans doute de la bakélite, sur lequel frottent 2 balais . Les 2 extrémités du fil de la bobine sont reliées à la borne bleue et la borne jaune . Ces 2 bornes sont reliées chacune par un fil à l'ampèremètre du tableau de bord . Les balais sont reliés à la masse

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Une excellente explication du principe de fonctionnement d'une telle jauge se trouve ICI

Je fais quelques mesures pour être fixé : la résistance de la bobine, qui ne dépend evidemment pas de la position du curseur

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Ensuite , le flotteur en position basse, c'est à dire réservoir vide.

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Le total des 2 mesures ne fait pas 121 ohms comme attendu,mais la qualité des contacts n'étant pas exceptionnelle, on peut facilement accepter ces légères différences .

Même mesure avec le flotteur en position haute ( réservoir rempli) .

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En jouant un peu avec le flotteur, la résistance mesurée entre la masse et une des bornes jaune ou bleue varie entre les limites vues plus haut : le rhéostat semble encore fonctionnel.

Il s'agit maintenant de trouver un flotteur pour pouvoir terminer la restauration de ce réservoir. En attendant,j'ai passé une couche de peinture antirouille , recouverte d'une autre d'antigravillons .

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Après avoir vainement recherché un flotteur d'époque au fil des bourses d'échanges de la région ( j'en ai vu quelques uns , surtout en liège , mais aucun en état d'être réutilisé ), j'ai trouvé un flotteur en plastique à 2 euros chez un revendeur bien connu . Il a, à peu de choses près, le même volume que l'original

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Mesure de la longueur du bras du flotteur avant dessoudage de celui ci ( soudure à l'étain )

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Le bras a un diamètre de 2 mm, je récupère une vieillle baguette de soudure à l'arc de ce diamètre pour confectionner l'anneau encerclant le flotteur, et fixe les 2 parties l'une à l'autre avec un "domino" électrique .

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Il n'y plus qu'à monter sur le réservoir !

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