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Jusqu'en mai-juin 1936, les Traction n'étaient pas équipées d'une direction à crémaillère, mais d'une direction à boîtier, qui a d'ailleurs connu elle-même plusieurs évolutions . Il est difficile de montrer une seule photo l'ensemble des éléments de cette direction . Ici , on peut cependant voir l'essentiel .
L'élément central de cette direction : le boîtier .Il s'agit du montage à double palier, conformément à la date de sortie d'usine de la voiture ( janvier 36 ) .
Les barres d'accouplement.
Le relais de direction, fixé sous la tablette .
La suite de ce document relate la rénovation de ces 3 éléments
Dans le dictionnaire des réparations, je n'ai trouvé aucune donnée concernant la direction à boitier . Sur les différents forums internet que je consulte régulièrement rien ou pas grand chose non plus . J'ai trouvé à Reims, au salon champenois du véhicule de collection, ce petit fascicule. Il n'explicite pas la rénovation d'un boîtier de direction d'une Traction avant, mais comme il y a de nombreux points communs avec celui ci, il constitue une bonne base de travail .
On trouve aussi des éléments intéressants dans les documents de référence sur la Traction , que sont les ouvrages écrit par P. Denis et N.L. Erpelding et qui constituent , la preuve en est apportée une fois de plus, un complément incontournable du dictionnaire des réparations .
Le boîtier sur l'établi.
Comme je ne connaissais pas l'état du boîtier lorsque je l'ai démonté de la voiture et comme c'est une pièce spécifique plutôt rarement proposée à la vente, j'en ai acheté un deuxième dès que l'occasion s'est présentée .
Le boîtier porte un numéro dont seule une partie reste visible : 6020.. . D'après le catalogue des pièces détachées, il s'agit de 602016/24 , le dernier type, direction à double palier . Le deuxième boîtier porte d'ailleurs la même référence .
Avant de démonter , je souhaite évaluer la course du levier de direction . Je relève sur une feuille les 2 positions extrêmes du levier
conclusion : le levier balaye un secteur d'environ 90 ° . La position médiane du levier ( roues droites) est parallèle à l'axe de la vis globique.
Je mesure aussi le jeu à l'extrémité du levier lorsque celui ci est en position médiane : environ 1,2 mm pour le boîtier de la 7 et 1,3 mm pour le deuxième boîtier .
Le démontage démarre avec le levier de direction .
Pour remettre le levier dans sa position originelle au moment du remontage, je fais 2 petites marques avec la Dremel (peu visibles ici en raison du manque de netteté de la photo )
Le levier tient solidement dans les cannelures . Toutes mes tentatives de le décoller avec un arrache à 2 mors made in RPC tournent à l'échec, les mors ayant tendance à glisser .
Sans conviction, je ressors le RAB qui n'a pas servi depuis un bon moment . En enlevant un mors , on peut le mettre en prise et à partir de là, c'est difficile de lui résister .
Le levier est décollé. Tous les éléments décrits dans le catalogue des pièces détachées sont là : le joint, le ressort et la rondelle de 1mm .
On passe ensuite à l'accouplement souple, ou plutôt à la moitié restante .
A tout hasard , je fais aussi des répères avant de démonter . Après avoir dévissé la vis de serrage, malgré l'arrosage généreux de dégrippant rien ne bouge .
Nouvelle tentavive avec l'arrache du bricoleur de base . Cette fois , il remplit son rôle
On poursuit avec le démontage de l'arbre secteur . Pour cela, il faut démonter le couvercle de carter
A l'intérieur, l'ensemble est noyé dans la graisse .
Il suffit de repousser l'arbre secteur vers le haut pour qu'il sorte
Le joint du couvercle est quasiment intact, il sera réemployé
On termine le démontage par la vis globique. Démontage du couvercle tôle avant de fermeture de direction .
Là encore , je note la présence rassurante de graisse visqueuse mais pas du tout figée .
Une petite poussée vers le haut et ça sort tout seul .
Le deuxième roulement est resté au fond du boîtier .
Nettoyage de toutes les pièces avant de réaliser un éclaté des pièces constitutives d'un boîtier à double palier .
Puis examen minutieux de toutes les pièces . Le galet est en bon d'état pas ou très peu de marques d'usure . On peut le changer en dessertissant l'axe qui le porte
Même constat au niveau de la vis globique , elle est en très bon état .
Les butées à rouleaux ( 13 rouleaux )ainsi que les cuvettes associées sont elles aussi en très bon état . Ce n'est pas très étonnant vu les faibles vitesses et les contraintes auxquelles elles sont soumises . La deuxième cuvette n'est pas facile à extraire sans risque de l'abîmer, je l'ai laissée en place .
Les bagues en bronze du "pied " et du couvercle de carter sont elles aussi dans un état satisfaisant . L'araignée de graissage n'est pas usée et le jeu radial de l'arbre porte-galet dans l'alésage de la bague , sans être optimal , reste à mon sens dans des limites raisonnables .
Au fond du carter , la cuvette de butée restée en place .
Le remontage peut commencer . Les butées , enduites de graisse sont mises en place sur la vis globique
La vis globique doit être remontée sans jeu . Le jeu axial se règle par des cales de papier placées sous le couvercle avant . Les roulements étant à rouleaux coniques, ce réglage supprime aussi le jeu radial . Les joints d'origine font 0,25 mm d'épaisseur, j'en ai refabriqué de diverses épaisseurs : 0,10 0,17 et 0,25 mm .
Par approches successives , on arrive à un réglage sans jeu perceptible .
On peut dès lors passer à l'arbre porte-galets . On règle le jeu à l'aide de rondelles d'épaisseur placées en dessous et au dessus de la butée de l'arbre . Les rondelles directement en contact de la butée portent un congé .
On règle d'abord le jeu latéral de l'arbre , en interposant autant de rondelles d'épaisseur qu'il est nécessaire pour obtenir que l'arbre se manoeuvre , mais durement . Avec le comparateur , on vérifie l'absence de jeu longitudinal .
Dans un deuxième temps, il faut règler le jeu d'engrènement . Il suffit de passer progressivement des rondelles de dessous par dessus pour descendre l'arbre et obtenir le point où le galet entrera en contact avec la vis globique . Par construction, il existe un point dur qui disparait vers les extrémités .
J'ai règlé du mieux possible, de telle manière à avoir un jeu nul ( point dur ) au milieu , donc marche en ligne droite, mais pas moyen de faire mieux que 1 mm dans la positions extrêmes
Sur ma lancée, je démonte le deuxième boitier
Visiblement il a été démonté à la hussarde de la voiture
On ne change pas une méthode qui gagne pour le démontage !
Après nettoyage, une certaine déception : la vis globique est en bien moins bon état que dans le premier boîtier .
Un peu de peinture avant le remontage définitif
Puis remontage définitif . Graissage abondant de l'intérieur du boîtier .
On n'oublie pas de remonter la garniture d'étanchéité du carter .
Pour finir , on remonte le levier de direction . Gros plan sur le joint du levier et sa cage .
C'est terminé pour le premier boîtier
Je remonte aussi, avec le même soin, le deuxième boîtier , même si je sais maintenant qu'il est en moins bon état que le précédent .
Le boîtier qui sera remonté sur la voiture à gauche et son éventuel remplaçant à droite .
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